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Kharjet al Snaiyya proposée par ?De N?apolis ? Nabeul? Editions Alif
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Des traditions r?volues, la plus spectaculaire ?tait "kharjet al Snaiyya" (la sortie des artisans). Pendant la saison estivale, chaque corps de m?tier rendait une visite collective au mausol?e du marabout, patron de la corporation. Si les potiers visitaient Sidi-al-Khafi, les nattiers se rendaient ? Sidi-bou-Chaala ; les savetiers avec les forgerons ?taient fid?les ? Sidi Slimene alors que les pasteurs allaient jusqu'? Sidi Aoun et les ma?ons ? Sidi-ben-Daoud. Tous ces mausol?es, situ?s ? l'ext?rieur de l'agglom?ration, ?taient ainsi visit?s solennellement chaque ann?e.
Quant aux zaou?a de la m?dina, elles organisaient leurs veill?es (miad, rendez-vous) ? tour de r?le, selon les jours de la semaine.
Extraits ? Les potiers de Nabeul ? de Pierre LISSE et Andr? LOUIS ; Etude de sociologie tunisienne. Institut des belles-lettres arabes. Publication n?23, Tunis, 1956.
Les vieux artisans racontent qu?avant le chol?ra de 1911, tous les potiers nabeuliens allaient chaque ann?e, entre hommes, rendre visite au marabout de Sidi-al-Khafi. On choisissait des past?ques et des melons, pour faire cette ? iziara ?. Ce marabout, situ? sur la rive droite de l?Oued K?bir, ? mi-chemin entre la route et la mer, comprend une ? quobba ? et une vaste salle, qui abritait cette r?union.
Les potiers s?y rendaient en empruntant le lit de l?Oued el K?bir, ? la sortie de Nabeul, entre Dar Cha?bane et B?ni Khiar. On faisait, auparavant, le tour de la ville, en joyeux cort?ge, pr?c?d? de potiers d?guis?s en chameau, ? jemeyyel hadd?j ?. Gr?ce aux petites sommes d?pos?es dans la cagnotte, on pouvait y emmener des moutons, un veau, parfois un b?uf. Arriv? sur le lieu de la rencontre, on tuait ces animaux et l?on mangeait force grillades et couscous dans une atmosph?re joyeuse de f?te et de musique. Pendant les pr?paratifs du repas, certains prenaient un bain ? la mer toute proche. La musique, les danses, les divertissements se plongeaient tard dans l?apr?s midi et la nuit.
Les potiers regagnaient alors leur domicile, conscients d?avoir pour une ann?e encore attir? la ? baraka ? du marabout sur leur corporation et sur les bateaux ? voile charg?s de poteries ? destination de Tunis, Bizerte ou du Sahel.
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