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Somaa par Abdelkader BOUZID | 
| La commune de Somaa est cr??e par le d?cret du 1 avril 1966, le p?rim?tre municipal de Som?a s'?tend sur une superficie de 500 hectares, pour une population de 5342 habitants.
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|  | Som?a est une localit? situ?e dans une r?gion de collines ? l?extr?mit? de l?Atlas, au sud-est du Cap Bon. Elle se mire dans la M?diterran?e, ?tant ? une altitude de 134 m ? l?ouest. La ville se trouve donc sur des collines entre l?oued Sidi Abdennabi ? l?est, et l?oued Jebli ? l?ouest, avant son extension rapide au cours des trente derni?res ann?es.
Etymologiquement, le terme ?om?a vient de l?arabe classique ?awma?a qui d?signe le sommet non pointu d?une montagne, ? et en l?occurrence d?une colline ? ou un endroit ?lev? habit? par un ermite[1]. Il d?signe l??l?vation, la grandeur. D?ailleurs, Fernand Beno?t rappelle l?existence ? Som?a d?un mausol?e de type gr?co-asiatique form? ? d?un socle qui supporte une pyramide ou un ?dicule ?, et qui renferme une chambre fun?raire et semble ? remonter au IIe si?cle avant notre ?re ?[2]. Donc, on peut supposer que Som?a existe depuis cette ?poque au moins, et que cette appellation serait li?e ? l?existence de ce mausol?e (probablement celui d?un dignitaire berb?re ou punique). |
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| Je me rappelle que, lorsque j??tais enfant, mon p?re me disait des ruines parsem?es dans la r?gion que ce sont des banyi johla, c?est-?-dire les ? constructions des ignorants, des barbares, ou mieux, des infid?les. ? Mais une fois avanc? dans l??ge, j?ai r?alis? que ces ruines sont les traces des civilisations qu?a connues la r?gion ? travers l?Histoire, donc des jalons. |
| D?abord, on peut rappeler que le Cap Bon, ce bras de la Tunisie dans la M?diterran?e, a accueilli toutes les migrations de peuples qu?a connues la Tunisie, a souffert ou profit? de toutes les invasions ou les incursions ?trang?res. Il ?tait par exemple le lieu de r?sidence des notables carthaginois? En outre, au VIIe s. de notre ?re, la presqu??le du Cap Bon est prise, conquise (ou ? ouverte ?, comme disent les Musulmans) par Hanash al-?an??n?, un chef Y?m?nite, sous la direction du gouverneur d?Ifriq?yya (la Tunisie), Ab? Muh?jir Din?r, entre 674 et 678 (55-59 de l?H?gire). Elle a ?t? appel?e Jaz?rat Shar?k, ? l??le de Shar?k ? le premier gouverneur (w?l?) de la r?gion, Shar?k al-?Abs?.
Elle avait, et a une importance strat?gique, ?conomique? puisque c?est une r?gion fertile au climat temp?r |  |
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Som?a, faisant partie du Cap Bon, a une histoire qui s?inscrit dans celle de cette r?gion, et partant, de la Tunisie berb?re, punique, romaine, vandale, byzantin, ou arabo-musulmane.
On peut d?abord rappeler la pr?sence de ruines nombreuses ?parpill?es aux quatre coins de la localit? : du sud au nord (d?El-knayes jusqu?? Bir Jinen ? Henchir Youssef, ou Byoussef), de Oued El-eyn ? Oued En-nemeur (? du Tigre ?). Elles datent des ?poques punique et romaine. En effet, une pi?ce de monnaie datant du r?gne de Trajan (98-117) a ?t? retrouv?e au hasard d?un labour par un paysan ? Byoussef. De plus, un sp?cialiste de l?Institut National d?Arch?ologie effectuant une visite sur les lieux en 2000 me l?a assur?.
Donc, cela peut confirmer l?hypoth?se que nous avons avanc? pr?c?demment, ? savoir que ? savoir que Som?a serait existait au moins depuis le IIe avant notre ?re ; et nous pouvons ajouter que les habitations se seraient d?plac?es essentiellement de l?est (Oued Youssef) et du sud (Oued Mrassen) vers le site actuel. Une l?gende locale raconte que les eaux de Sh??f (Oued Mrassen) ?taient amen?es ? Sha?bat al-Asw?r ? Bysoussef par une conduite souterraine dont un tron?on existait il y a une quarantaine d?ann?e encore.
Ensuite, on est en droit d?affirmer qu?? partir du VIIe, avec l?arriv?e des Musulmans, les anciennes constructions ont ?t? abandonn?es et que de nouvelles sont apparues. D?ailleurs les deux plus vieilles mosqu?es de la ville (J?mi? S?d? ?Al? al-?um?? et J?mi? al-S?q) sont construites avec des piliers et des chapiteaux romains ou byzantins. Ce sont les sp?cialistes qui pourront apporter plus de lumi?re sur la question. Et cet abandon des anciennes constructions aurait pour cause des guerres qu?a connues la r?gion. Et on peut rappeler, ? titre indicatif, que Neapolis a ?t? d?truite deux fois par les Romains[3] et que la nouvelle ville s?est d?plac?e vers l?est, comme le prouvent les ruines de Neapolis ? l?ouest de Nabeul.
A notre connaissance, jusqu?? maintenant, les traces ?crites ou sculpt?es concernant Som?a, sont inexistantes ou attendent d??tre d?couvertes. Un effort dans ce sens serait tr?s utile et nous ?clairerait sur beaucoup d?aspects.
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|  | Vient ensuite une troisi?me ?tape, si j?ose dire, qu?on peut dater des d?buts de la dynastie hafside, et qui co?ncide avec l??panouissement du mysticisme. En effet, au XIIIe s., un mystique, d?origine marocaine, S?d? Ab? al-Hasan al-Sh?dhil? (1197-1257 / 593-656 h.) s?est install? ? Tunis et a eu beaucoup d?adeptes, dont Muhammad ibn Ahmad al-?um??, mort en 1287[4] et enterr? au cimeti?re du Jellaz, ? Tunis. Son fils, S?di ?Al? al-?um??, le principal marabout ? Som?a, est l?anc?tre de la majorit? de ses habitants. C?est un ch?rif husaynide[5] (i.e. un descendant du Proph?te). Si la tradition orale veut que les habitants, pour la plupart, tirent leur origine de ce marabout, j?ai trouv? un parchemin datant de 1917 qui la confirme. Il provient de Jam?iyyat al-Awq?f, l?association qui g?rait en Tunisie les ahb?s (biens vou?s ? un marabout et dont les descendants re?oivent une quote-part) jusqu?au d?cret du 18 juillet 1957 qui mit fin ? cette institution s?culaire. Ce document est un accord survenu entre Jam?iyyat al-Awq?f et les descendants de S?di ?Al? al-?um?? auxquels on reviendra. Cet accord pr?cise la part qui revient ? chaque partie (l?Association et les descendants du marabout).
Celui-ci est un mystique r?put?, et v?n?r? par tous les habitants (au point que spontan?ment ils demandent son intercession plut?t que de s?adresser directement ? Allah : Y? S?di ?Ali e?-?om?i tahdharli ! ? ? S?di ?Al? al-?um?? j?implore ton secours !). Il est consid?r? pour ses actions nobles (karam?t), son origine ch?rifite puisqu?il est un descendant de F?tima al-Zahr??, la fille du proph?te Muhammad.
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D?un autre c?t?, nous savons que le mysticisme musulman ?tait, au cours des XIIe-XIIIe s., et au cours des si?cles ult?rieurs, un refuge pour les croyants, les fid?les. Il s?est d?velopp? au cours des p?riodes de troubles et d?ins?curit? sous les Almoravides et les Almohades. La vie communautaire continuera ? subir l?impact du mysticisme jusqu?? une date r?cente, apr?s la seconde guerre mondiale. Une forte ?mulation, une concurrence, existait entre la confr?rie de la Q?diriyya (adeptes de S?d? ?Abd al-Q?dir al-Jil?n?, dont le mausol?e se trouve ? Baghdad) et celle de la ??s?wiyya (adeptes de S?d? Ahmad ibn ??s?, originaire du Maroc).
L?arriv?e, ou plut?t le passage des troupes alli?es et de celle de l?Axe en 1941-42 semble avoir secou? les habitants. Ajoutons ? cela deux autres facteurs non moins importants. D?abord, la crise ?conomique de 1929-1936 : l?ann?e 1936 est appel?e chez nous ? l?ann?e du riz ? (??m er-r?z) vu que la famine s?vissait ? l??poque et que la nourriture ?tait en cons?quence rationn?e. On distribuait surtout des rations de riz. La cons?quence imm?diate sera la migration de beaucoup d?habitants vers la capitale comme ce sera le cas apr?s la seconde guerre mondiale. Le second facteur r?side dans l??largissement de la route Som?a-Beni Khiar en 1925 et la construction de la premi?re ?cole franco-arabe en 1927, laquelle concurrencera le kutt?b, l??cole coranique ancestrale et sacr?e. La deuxi?me ?cole sera fond?e en 1952, peu avant l?ind?pendance du pays. Et dix jours apr?s son ouverture, le 28 janvier 1952, les militants destouriens de Som?a seront arr?t?s par l?arm?e fran?aise et d?port?s ? Z?aroura, dans le Sud tunisien. D?ailleurs, la premi?re cellule du N?o-Destour a vu le jour ? Som?a le 16 d?cembre 1942.
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| Evidemment, tous ces facteurs vont permettre ? Som?a de conna?tre depuis l?Ind?pendance des changements, un d?veloppement important, parall?le ? un accroissement d?mographique, ? l?instar des autres villes du pays. On peut aussi noter que la surface b?tie a au moins tripl? au cours des quarante derni?res ann?es, que le niveau de vie s?est consid?rablement am?lior?.
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Som?a est riche en traditions, dont plusieurs sont en passe de dispara?tre, riche en terres fertiles dont la propri?t? passe aux mains d??trangers qui disposent de moyens financiers importants. Comme les autres villes du Cap Bon, elle a ses sp?cificit?s, a une ?me. Elle est pour moi un amour, c?est mon pays, ma terre natale, c?est ma terre nourrici?re, je suis Som?a, Som?a est moi.
De par l??tymologie du mot qui ?voque l??l?vation, la noblesse, la grandeur, Som?a m?rite que des ?tudes y soient consacr?es, que des recherches approfondies sur les aspects sociologiques, ethniques, ?conomiques, arch?ologiques, culturels (elle en fourmille) soient men?es.
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R?cit sur les traditions ? Somaa dans la rubrique Traditions
Analyse de la composition d?mographique de la ville de Somaa dans la rubrique G?n?alogie
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[3] [Ouvrage collectif], Le Cap Bon : pass? et pr?sent. Etudes et recherches. Ier colloque sur l?Histoire du Cap Bon, Comit? Culturel R?gional de Nabeul, Nabeul, 1993.
[4] Muhammad ibn al-Kh?ja, ?afah?t min t?r?kh T?nis, Hamm?d? al-S?hil? & al-Jil?n? ibn al-H?j Yahy? ?ds., Tunis, [s.d.] et Muhammad ibn ?Uthm?n al-Hash??ish?, al-Durr al-tham?n f? al-ta?r?f bi-Ab? Hasan al-Sh?dhil? wa-a?h?bih al-arba??n, Ahmad al-Taw?l? & al-Tayyib Qar?sa ?ds., al-Matba?a al-?A?riyya, Tunis, [s.d.].
[5]Parchemin anonyme de J?mi?at al-Awq?f r?dig? en 1917 et actes notari?s divers (mariage, achat, vente, etc.) pass?s entre Somaais entre 1850 et 1960 (collection personnelle de l?auteur).
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[1] [Ouvrage collectif], al-Munjid f? al-lugha wa-al-a?l?m, D?r al-Mashriq, Beyrouth, 1988.
[2] Fernand B?no?t, L?Afrique m?diterran?enne, Paris, 1931, p. 46.
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| | Ev?nements ? Somaa | XIIIe session du Festival Sidi Ali Somai du 1 au 9 ao?t 2003
- Soir?e de cl?ture avec la c?l?bre troupe de Awlad Jouini au th??tre de plein air de Somaa, ? 22:00 pr?cises. |
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