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Abdelkader LOUSSAIEF 1936 - 2002

Engag? ? l'?ge de douze ans dans la vie active, il affirme avoir tout appris en questionnant son environnement. Ce questionnement est du reste ? l'origine de tout ce qu' il a pu r?aliser dans sa vie.

?Avant de commencer ? d?penser vos sous, ayez toujours un regard sur ce que vous avez gagn? et sur ce que vous devez ? vos employ?s, au fisc et cr?anciers". Dans le cas contraire, vous avez ? choisir entre deux solutions : redresser tr?s vite la situation ou fermer la boutique. Abdelkader Loussa?ef traduit en termes tr?s simples un des principes fondamentaux de la gestion d'entreprise. Autre cr?do de Abdeikader Loussa?ef un entrepreneur vaut par la qualit? de ceux qui l'entourent. D'o? la n?cessit? de se soucier toujours de leur quotidien. Lorsque l'un de mes employ?s n'ach?te pas le mouton de l' a?d- el-kebir, "je ne dors jamais d'un sommeil profond"! , poursuit il " car la principale satisfaction de ma vie r?side dans le fait qu'aucun de mes employ?s n' a ?t? dans l'incapacit? de fonder un foyer et de b?tir une maison".
L'homme qui r?gne sur l'une des plus importantes soci?t?s de vente des mat?riaux de construction de Cap-Bon, les ?tablissements Loussa?ef, affirme avoir fait siennes certaines r?gles de conduite comme celles ?dict?es plus haut.
Des r?gles de conduite que la vie professionnelle lui a largement inculqu?.
Orphelin de p?re ? l' ?ge de deux ans et demi, il est plac? par sa famille ? l'?ge de 12 ans en 1948, dans un atelier de menuiserie ? Nabeul qu'il dit avoir commenc? son apprentissage. Il apprend ? manier scie et marteau. Mais il apprend aussi comment les affaires se traitent.

"J'ai ?t? toujours frapp?" soutient il, ? ce propos de la difficult? que mes employeurs avaient ? joindre les deux bouts. Une image reste encore grav?e dans sa m?moire, l'un d'entre eux portait une "jebba" le matin, rentrait ? midi pour la laver et la remettait le soir m?me. Pourtant les clients ne manquaient pas en ce temps l?, ni d'ailleurs les commandes. Tr?s vite il d?couvre le pot aux roses.

Son patron prenait les commandes, mais ne les honorait presque jamais en totalit?. Chaque fois, il restait un petit quelque chose sur un chantier.

G?n?ralement les grosses oeuvres termin?es, l'artisan se d?binait. Inutile de pr?ciser, ici que l'entrepreneur ne recevait jamais l'int?gralit? de la somme que le client lui devait. Or c'est pr?cis?ment, dans ce qui restait toujours dans la poche du client que r?side le b?n?fice ? tirer d'un chantier. Cette pratique qui de reste, ? l'?poque, monnaie courante, donc largement partag?e dans la profession, lui ouvre les yeux sur la r?alit?: Si l'on veut gagner de l'argent et tirer profit, il faut pr?cis?ment toujours terminer ce que l'on a entam?. Pour cela il n' y a pas dix mille portes ? frapper, mais une seule : celle de la droiture. Le respect de la parole donn?e.
Cette droiture qui permet ? chacun de fa?onner une image. Les gens finissent par abandonner ceux qui ne respectent pas leurs engagements. Abdelkader Loussa?ef ?tait ouvrier menuisier jusqu'? 1957. Il se rappelle encore ce qu'il gagnait ? ses d?buts : 50 millimes pendant toute une semaine. Il se rappelle encore ce qu' un apprenti devait endurer. "J'?tais pour ainsi dire une bonne ? tout faire. Je ramassais les d?chets de bois, lustrais les outils, mais je faisais beaucoup de travaux au domicile de mon employeur, je nettoyais les toilettes, d?plumais le poulet, faisais les courses au souk,...". 1957 c'est la crise, le b?timent se porte mal. La menuiserie aussi. Il quitte l'atelier de son patron et s'engage dans une entreprise de menuiserie de la r?gion. Son nouveau patron, Mohamed Skandagi, fabrique du mobilier pour les ?tablissements d'enseignement primaire et secondaire: des tables d' ?colier, des estrades des tableaux noirs ... II y reste jusqu'en 1960, pay? 600 millimes la journ?e, il passe dix heures dans les ateliers. Dix heures au cours desquelles il ne peut avoir une minute ? lui. "Chez Skandagi, se souvient il, c' ?tait l'?re de la division scientifique du travail ch?re ? Taylor. Un ouvrier coupait le bois pour en faire une pi?ce, le deuxi?me pr?parait la colle , le troisi?me rassemblait les pi?ces, un quatri?me fixait les clous. Et au moment o? le travail se d?roulait, des camions pr?ts ? livrer la marchandise, ?taient sur le perron. Bien plus : chaque employ? se devait de r?aliser, chaque jour un nombre bien pr?cis de t?ches. Et si en fin de journ?e, il ne le faisait pas, il avait le choix entre faire des heures suppl?mentaires ou rembourser une partie de ce qu' on lui devait. De cette p?riode bien difficile ou l' on rentrait de l' atelier " pour aller seulement se coucher". Abdelkader Loussa?ef apprendra un autre commandement qu'il fera toujours sien: "c'est sur les grandes quantit?s qu'un entrepreneur peut gagner de l'argent. Une petite armoire par ci, une porte ou une fen?tre par l?, cela ne peut nourrir son homme". Un commandement qu' il ne manquera pas d'appliquer lorsqu'il r?ussit en 1971 ? se mettre ? son compte. Install? ? cette date, dans un petit atelier au 69, Avenue Habib Bourguiba, ? Dar Cha?bane El Fehry, ? quelques kilom?tres de Nabeul. L'atelier existe toujours , mais les lieux sont occup?s par un tailleur de pierres, il part ? la recherche des grands chantiers. 1971, le tourisme bat son plein, Abdelkader Loussa?ef d?croche le march? de l'h?tel Lido, propri?t? d'une soci?t? ?trang?re, l'?tablissement lui procure des rentr?s r?guli?res. L'argent est vers? toujours comptant. Une fois un travail termin?, il ?tait pay? rubis sur l'ongle.
Toujours ? l' aff?t des grands chantiers, il s' engage corps et ?me, toujours dans les ann?es 70, dans un march? de construction de la villa SNIT (soci?t? nationale immobili?re de Tunisie) ? Rad?s, ville situ?e dans la banlieue sud de Tunis. Un march? de 10.000 dinars; il faudrait multiplier par dix ce montant pour saisir aujourd' hui son ampleur pr?cise Abdelkader Loussa?ef, qui ajoute :" II s' agissait de fournir portes et fen?tres ? pas moins de 7000 villas. Il met personnellement la main ? la p?te.
Puisqu' outre la direction des affaires, il continue ? couper du bois et assembler des pi?ces. Mais questionnant toujours son environnement, il comprend tr?s vite que l'avenir de la profession n'est pas radieux. "Le nombre de menuisiers ne faisais que cro?tre et de nombreux intrus avaient fait leur apparition assure t'il. Parall?lement ? cela , l'engagement, selon lui de tunisien dans le cr?dit logement ne pouvait ? terme que rendre les affaires difficiles.

L'?quation est simple, le tunisien construit de plus en plus sa villa au rythme de cr?dits. Or, les travaux de menuiserie sont les derniers qu' il entreprend. Ce qui veut dire que
lorsqu' arrive le tour du menuisier , le client est de moins en moins solvable.
II d?cide alors de changer son fusil d'?paule. En 1976 , et avec seulement 12 500 dinars, il s' engage dans le commerce de mat?riaux de construction. Les ?tablissement Loussa?ef voient donc le jour.
Il gardent cependant l'activit? menuisier, mais s'en d?tache petit ? petit. Jusqu'? la mettre pratiquement en veilleuse.
Autodidacte il a apprit tout seul ? lire y et ? ?crire mais gr?ce ?galement au soutien des programmes nationaux de lutte contre l'analphab?tisme. Il est rest? un homme simple. Partageant tr?s souvent les discussions les plus humbles, il n' est pas en effet rare de le voir, ? Dar Cha?bane El fehry, attabl? avec un ma?on, un moniteur de l'enseignement primaire ou encore un gardien de nuit. L'homme s'en offusque nullement, puisque dit il, "un homme ne dort tranquille que quand des gens ?l?vent dans un caf? la voix, pour le d?fendre alors qu'il est occup? ? ?plucher ses dossiers". Abdelkader Loussa?ef ne porte pas non plus les costumes les plus chers ni poss?de un bureau cossu. Son bureau, un 9 m 2 situ? dans le hangar o? il d?pose sa marchandise est d'une modestie d?concertante: une table, trois fauteuils dont le sien, une table basse et une armoire. Seul luxe qu'il s' est offert ? une Mercedes, une voiture choisie pour sa robustesse. Ses engagements, dont un fauteuil de premier adjoint au Maire de Dar Cha?bane El Fehry, l'oblige ? ne pas prendre le risque d'une panne.

T?moignage de M. Mohamed Salah NAJAR ami intime du feu Abdelkader Loussaief : ? Abdelkader Loussaief est n? artiste ! ?


Extrait de la revue LE LIVRE D'OR 6?me ?dition 2002 page 3 et 4.

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